Dans la nature, j’aime plonger mes pierres dans l’eau vive d’une source ou au bord d’un lac. C’est une forme de rituel où l’eau opère une transformation. Les rites de purification par l’eau sont universels mais au-delà de toute la symbolique de pureté, de régénération, de salvation, de fécondité, de naissance, l’eau est pour moi l’élément de la transition entre le monde visible et le monde invisible, une frontière fragile, poreuse entre le matériel et l’immatériel. Lorsque je dépose mes pierres dans le flux de l’eau, tout participe à sacraliser ces gemmes : ma gestuelle, ma disposition d’esprit, mon intention. Tout est dans la présence du geste.

J’ai avec les quartz une singulière affinité ; en particulier avec le quartz transparent qui est à mes yeux une pierre éminemment initiatique. Pour me ressourcer, je me projette par la puissance de l’imagination à l’intérieur d’un quartz et me place au centre d’une cathédrale de lumière. Le quartz est d’ailleurs proche de l’eau, en grec ancien kristallos signifie l’eau gelée, les glaces éternelles. Comme l’eau, une pointe de quartz se laisse traverser par la lumière, elle la reflète aussi. Les Amérindiens considèrent le cristal comme de l’eau habitée par un esprit.